Aujourd'hui j'ai fait un test Facebook. Il m'a fait réfléchir.
Le test en question était intitulé : "De quoi es tu en manque ?". Je pensais qu'il s'agissait d'un de ces tests débiles qui allait me dire que j'étais en manque de soleil ou un truc du genre. La réponse m'a fait un électrochoc : "Tu es en manque de manque"
Attendez que jvous copie colle cette merveille.
L'image c'est encore mieux tiens.
Et là je me suis mise à réfléchir. D'autant plus qu'aujourd'hui j'avais un partiel de maths ce matin que j'ai potentiellement bien réussi (on ne connait jamais assez le sadisme de ce prof), et que je viens de recevoir une lettre de l'ENSA de Nantes qui m'annonce qu'ils m'attendent à la rentrée prochaine.
J'ai réfléchi sur ce que j'ai et sur comment et pourquoi.
Alors voilà ce que ça donne.
J'ai une famille formidable, enjouée, attachante, soulante de temps en temps mais faut bien sinon ce serait plus une famille, j'ai des parents à l'écoute et compréhensifs, j'ai une sœur en crise d'adolescence à qui je sers de modèle (mais ça m'atteint pas vraiment je dois l'avouer, pardon Maëlle), j'ai des frangins adorables et total délires. A côté de ça j'ai un copain formidable, plus amoureux on fait pas, avec qui je mène une relation des plus équilibrées malgré la distance et les coups de stress. Et j'ai aussi des tas d'amis. Des amis très proches, des amis moins proches, des qui me connaissent comme leur poche (vous vous reconnaîtrez tous les deux), et même si mes relations avec eux ne sont pas très équilibrées elles, j'ai toujours beaucoup de plaisir à tous vous voir et partager ces moments de complicité.
Tout ça je l'ai pas choisi, ça m'est tombé dessus. Je suis née sous une bonne étoile qui brille fort et qui j'espère continuera longtemps comme ça.
Maintenant, quand je me tourne vers le passé et que je regarde les choix que j'ai fait, il y en a un seul vraiment que je regrette.
Et celui là tu le connais. Mais pardonne moi, j'étais jeune et bornée (disons, encore plus jeune et encore plus bornée qu'aujourd'hui).
J'ai choisi de vivre en paix avec moi même, de m'accepter telle que je suis et même si parfois je me pose des questions existentielles, je me prends pas plus la tête que ça. Je l'ai choisi tout en connaissant l'influence que ça aurait sur mes relations avec les gens. Et jusqu'ici ça roule. J'ai choisi de fuir la violence, l'étroitesse et le mensonge. Je ne me suis jamais battue, je ne règle plus mes conflits par des cris, je suis ouverte au monde et à tout ce qu'il apporte de bien comme de mal. J'ai choisi de choisir, parce que je ne laisserai jamais quelqu'un choisir pour moi à ma place. Bien sûr que j'ai besoin de conseils et d'être guidée, mais la décision finale est et restera pour moi. J'ai choisi de découvrir, de m'évader de voyager. Et pour ça j'étudie et quand ça m'intéresse j'y prends mon pied, je lis, je dessine, je regarde le travail de gens sur Deviant (ouais bon okay), j'écoute de la musique, je regarde des films, je voyage dès que j'en ai l'occasion (et je regrette toujours amèrement cette décision prise à la légère mais bon, je ne reviendrait pas dessus). Tout ça c'est bien beau mais où est le concret ?
Alors voilà, je me suis rendue compte que tout ce que je voulais, je l'ai toujours eu. Admirez :
Au collège, j'ai voulu sortir de cette merde dans laquelle je m'étais mise : j'ai grandi, j'ai mûrit, j'ai gardé le cap. Résultat : il en est sorti une jeune fille en fleur. Puis quand j'ai commencé à m'intéresser aux garçons, en voilà déjà 3 qui me tournent autour, et quelques mois plus tard, me voilà avec mon premier copain. Ma première année de lycée n'a pas servi à grand chose en le sens de mon évolution, au contraire, j'ai recommencé "le cycle" (mais ça c'est une autre histoire) mais en sortant du lycée, j'étais alors une jeune femme heureuse et épanouie. J'ai voulu partir en voyage pour mes 17 ans, je suis allée en Pologne, c'était merveilleux. J'ai voulu un ordinateur, une belle chambre, certes j'ai attendu mais ma patience vient à bout de tout. J'ai voulu réussir, je m'en suis donné les moyens, j'ai réussi. J'ai eu l'école que je voulais, j'ai un parcours scolaire sans faute jusqu'ici. J'ai voulu assurer mes arrière cette année avec une préférence pour Nantes, mes arrières sont assurées.
Et maintenant je veux ce concours. Il n'y a plus que ça qui compte. Alors je me dis "Pourquoi je ne l'aurais pas ?". C'est vrai, j'ai toujours eu tout ce que je veux alors pourquoi lui je l'aurais pas ? Y'a pas de raison. Mais la pression est toujours bien réelle et tant qu'elle sera là, je continuerai à me battre.
Il est long mon article pas vrai ? Mais quand je parle de moi, je suis intarissable, faut pas me lancer. Faut dire avec ma fierté de mec et mon égo surdimensionné je suis pas aidée.
Ehhh oui =) Mais ça vous l'aurez déjà compris... Tout le monde s'y est déjà plus ou moins frotté et a pu voir l'étendue des dégâts...
Il y a juste un chose qui me fait flipper. Mais alors, flipper. C'est l'Echec. L'Echec avec un grand E majuscule. J'ai peur d'échouer, de me décevoir moi-même, de décevoir les gens qui comptent, de me retrouver sans rien, de ne plus pouvoir avancer, de ne plus avoir ce que je veux. Et j'ai très peur de ma réaction si un jour je rencontre un gros Echec. Qu'est-ce que je vais faire ? Pleurer ? Hurler ? Me pendre ? Me reprendre ?
Faut dire, j'en ai jamais vécu un vrai, un gros, un beau. Et ça me fout les boules de savoir que ça peut me tomber dessus à n'importe quel moment. Surtout actuellement.
Alors j'ai regardé ce beau mélange de choses qui font que je suis moi.
Et ce mélange me plaît bien. Mais ce qu'il a fait de moi... Beaucoup moins.
Explications.
Il y environ une semaine de ça, j'ai eu une conversation avec Vickie sur ces filles parfaites, à qui tout réussi sans jamais un pas de travers, un pet plus haut que leur cul. Toutes ces filles qui veulent réussir mais qui ferment leur gueule parce que voilà, c'est des filles. Toutes ces filles qui laissent les autres prendre des risques pour elles parce que c'est dangereux et qu'elles ont trop peur. Toutes ces filles qui dans une bande de mecs servent à "accompagner" quitte à faire "tapisserie".
Et quand je me suis regardée droit dans mon moi intérieur, je me suis rendue compte que j'étais une de ces filles là. Une des ces filles, jvais pas dire que je déteste parce que je les comprends tellement bien, disons, qui m'agacent au plus haut point. Et que plus ça va, plus je deviens comme elles. A me terrer derrière une belle image qui plaît tellement aux gens.
Je veux pas. (cri de désespoir du gamin qui sommeille en moi)
Et pourtant je le sais qu'à me comporter comme je me comporte, je ne fais qu'accroître cette façade de fille toute lisse et si superficielle.
Si seulement derrière chaque fille dont je parlais tout à l'heure on pouvait discerner du premier coup d'oeil toutes ses peines et ses questions. Mais jouer avec l'image est un jeu dangereux et une fois qu'on est rentré dedans - sans même s'en rendre compte - il est toujours trop tard.
Et c'est toujours comme ça, trop tard.
Je sais pas si maintenant que je m'en suis rendue compte je vais faire quelque chose en ce sens. Parce que près des gens qui me sont importants, je peux vraiment être moi même. Et tant pis pour les autres non ? Ils n'auront toujours que cette image détestable car trop enviée.
Gardez en tête les gens, que tout ça n'est qu'illusion, on est tous manipulés par ces filles là, parce que ce sont elles les plus fortes à ce jeu là.
Bravo à ceux qui sont arrivés à la fin de mon speech. J'admire votre courage et votre patience =)
Listening to : Radiohead - y'en a beaucoup qui sont passées pendant que j'écrivais ça =)
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